Devenir mère, pour découvrir ce qu'est un père
Tu n'as pas pu le louper, hier c'était la fête des pères (en France ).
Cette fête est toujours un peu étrange pour moi, car je n'ai pas eu de père.
Enfin, j'aurais pu en avoir un, mais il a fait le choix de ne pas me reconnaitre à ma naissance.
Alors pour moi, longtemps la fête des pères a été cette fête, lors de laquelle je regardais mes ami(e)s offrir à leurs papas les cadeaux que nous faisions à l'école, tandis que moi je les offrais à ma mère.
J'ai un peu envié mes amies c'est vrai, surtout en primaire.
Ma mère travaillait beaucoup, faisait des études par correspondance et j'étais souvent au centre de loisirs et en colonie.
J'allais aussi à l'étude le soir et parfois à l'accueil du matin.
J'ai longtemps eu l'impression que si j'avais eu un deuxième parent, je ne serais sans doute pas restée fille unique, si seule, ni n'aurait été si souvent gardée par d'autres.
Lorsque je partais en vacances en août, j'étais heureuse de retrouver un de mes oncles, que je considérais presque comme un père.
Et puis à l'adolescence, tout ça a été fini et j'ai de nouveau eu l'impression d'être seule à devoir gérer mes problèmes avec ma mère.
Lorsque j'ai eu 15 ans, j'ai rencontré Machoman.
Il a tout de suite su apaiser cette colère que j'avais en moi, il a réussi à trouver les mots qui me calmait et à me faire découvrir que j'avais aussi le droit au bonheur.
Nous avons grandi ensemble, douze années, ce n'est pas rien.
Nous avons vécu tellement de hauts et de bas, que le fait que nous soyons encore ensemble tant d'années plus tard, est la preuve que nous étions faits pour nous retrouver sur cette route, ensemble, un sacré moment.
Six ans après notre premier baiser, Machoman devenait papa pour la première fois.
Et cinq ans plus tard, il le devenait pour la seconde fois.
C'est fou comme la venue d'un enfant peut transformer un garçon en homme, en l'espace de quelques secondes.
Il n'y a pas eu de larmes, leurs rencontres se sont faites dans un calme aussi impressionnant que serein.
J'ai vu Machoman plonger son regard dans celui de notre fils, puis de notre fille, ce regard si doux et bienveillant qui me fait me sentir chez moi n'importe où.
C'est donc ça devenir papa, c'est transformer ses bras en une maison sécurisante, un nid douillet, un home sweet home rassurant.
C'est partager sa chaleur, son odeur, sa joie, sa douceur et insuffler de la force à ses enfants.
C'est faire face au vent, protéger ces petits de nous, des blessures que l'univers pourrait tenter de leur infliger.
Etre papa c'est parfois être dur, mais pour leur bien, c'est être parfois un funambule à la recherche du bon équilibre pour tous, ou jongleur aux multiples casquettes.
Regarder cet homme devenir papa aura été une des plus belles choses auxquelles j'ai pu assister dans ma vie.
Il ne remplacera jamais le père que je n'ai pas eu et je ne voudrais pas qu'il le fasse, mais il me laisse entrevoir un peu tous les jours, quelle chance mes enfants ont, de l'avoir comme papa.
Il m'aura fallu devenir mère, pour que je découvre ce qu'était un père et ce n'est pas n'importe lequel, c'est celui de mes enfants.
Bonne fête des pères mon amour !