Me faire confiance...
Lorsque mon tout petit Dictateur est né le 30 juillet 2009, j'ai tout de suite su que j'étais sa maman (non sans blague ?!).
Je ne saurais expliquer l'émotion qui m'a submergée d'un coup, cette chaleur qui a empli mon cœur, cette énergie qui a redonné un peu de vivacité à mes muscles épuisés.
Mais étrangement, j'étais aussi sûre de l'aimer envers et contre tout, que j'ai commencé à douter de moi, de mes capacités à répondre à ses besoins.
un bébé ce n'est pas un tamagotchi dont on doit s'occuper de façon aléatoire, il ne t’envoie pas des "bip bip" particuliers pour te signaler ce dont il a besoin, il pleure, c'est tout.
Et puis, lorsque j'étais enfant, mes tamagotchi ne faisaient jamais long feu.
Beaucoup de mamans te diront qu'à force, les pleurs de bébés prennent une intonation, un son particulier en fonction de ce qu'il veut, mais au début, c'est tout nouveau, il faut apprendre à se connaitre.
Je voulais allaiter le Dictateur mais je ne savais pas comment m'y prendre.
Ce qui semblait naturel depuis la nuit des temps pour les femmes, me paraissait à moi, être très compliqué.
Alors, après mon accouchement j'ai voulu être aidé d'une sage-femme.
Sauf qu'on nous a laissés très longtemps en salle d'accouchement, seuls, faisant connaissance avec notre petit d'homme.
Machoman est allé plusieurs fois chercher des sages-femmes pour qu'elles me montrent comment faire, à chaque fois, elles répondaient qu'elles arriveraient, mais elles ne sont jamais venues.
Deux heures plus tard, on me montait en chambre, moi d'un côté, le Dictateur de l'autre.
Je passerais sur le fait de se retrouver d'un coup en pleine nuit avec une inconnue en chambre double sans Machoman, qui n'avait plus le droit de monter vu l'heure, sans mon bébé, mais cela a été un choc.
Une auxiliaire revient avec mon fils dans ses bras et me demande si je veux mon fils pour la nuit. je lui réponds oui.
Elle m'explique alors que cela ne sera pas possible car celui-ci est à 34°C et qu'il faut le mettre en couveuse.... Pourquoi m'a-t-elle posé la question alors ? Et la mise au sein ?
Cela devra attendre le lendemain à 6h pétante.
Une sage femme me montre très rapidement comment faire et me dit que cela risque d'être difficile car "on lui a donné des biberons cette nuit".
Je suis spectatrice des débuts de ma maternité, on m'a volé ma première tétée, on m'a volé ma première nuit, ce sera peut-être aussi pour ça que l'allaitement sera si difficile à mettre en place et sera finalement arrêté à la fin du premier mois (en plus du RGO).
C'était tout nouveau pour moi, ces femmes avaient une position presque "hiérarchique" sur moi, comment leur dire non alors qu'elles, connaissent tout des bébés et moi ... RIEN.
Je n'ai pas osé m'opposer à tout ce qui se passait et j'en garde un mauvais souvenir.
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Pour l'Impératrice, j'ai pris confiance.
Je sais que je peux m'occuper d'elle, tout comme je l'ai fait pour mon petit garçon de presque cinq ans.
L'allaitement, ce n'est plus tout frais, mais je n'attendrais pas la "permission" pour la mettre au sein dès le début.
J'ai décidé de donner le sein un maximum mais aussi de me faire aider d'un tire-lait électrique (que j'avais boudé pour le Dictateur) et de biberons adaptés pour l'allaitement mixte afin de pouvoir déléguer un peu le moment des tétées lorsque je serais trop fatiguée.
Pour le Dictateur, je me mettais la pression de ne pas y arriver et me suis épuisée, pour rien.
Je ne sais pas encore combien de temps celui-ci durera-t-il, ce sera au feeling et pas au "ce qu'en disent les autres".
Je prendrais mon écharpe de portage dès la maternité et ferais comme je l'ai décidé.
Dans ces conditions, je pense vraiment vivre un allaitement apaisé.
Je ne laisserai aucune sage-femme m'engueuler parce que je me suis endormie épuisée, bébé au sein.
J'ai grandi en même temps que mon fils, j'ai pris confiance en moi.