Ce soir où, je pense avoir trouvé ma demi-soeur...
Mon blog, comme je te l'ai déjà dit, c'est un peu mon journal intime public.
Intime, parce que j'y raconte des moments choisis de la vie de ma famille, de ma vie de maman, de femme, mais aussi de la petite fille que j'étais.
Public, car un blog ce n'est pas discret, ce n'est pas caché, c'est limite impudique et c'est visible par tous, y compris toi.
Toi qui me lis, je l'avoue je te prends un peu pour mon psy.
Je n'attends pas forcément ni de réactions, ni de solutions de ta part.
Le simple fait de te raconter mes blessures, ce qui me chagrine, m'ôte souvent d'un poids, cela m'aide bien souvent à passer à autre chose...
Si tu me suis depuis un moment, tu te souviendras donc que ma mère et moi n'entretenons presque plus de relations l'une avec l'autre.
Si tu me rejoins en cours de route, tu auras une idée de l'ambiance par ici : http://hysterikfamily.over-blog.com/2013/12/tu-ne-vas-pas-nous-en-faire-36-hein.html
Et tu apprendras également, que mon père est allé faire ma déclaration de naissance, mais a préféré dire que j'étais née de père inconnu : http://hysterikfamily.over-blog.com/2014/04/cet-inconnu-qui-ne-m-a-pas-reconnue.html
Sur la fin de ma grossesse, je me demandais si j'allais annoncer à ma mère la naissance de l'Impératrice.
Et notre petite poupée est née.
Je ne l'ai pas appelé.
J'ai un peu culpabilisé.
J'ai été gênée et me suis demandée si, quand même, malgré tout, je ne devais pas le lui dire moi, même si elle le savait d'autres.
Grâce à une amie, j'ai réussi à construire le mail affirmant que ma fille étant désirée et n'étant pas une clandestine, je ne comptais pas la cacher et je lui annonçais donc par le biais d'un mail sa naissance.
Un mois plus tard (jeudi), celle-ci m'appelle.
je ne vois pas l'appel, je suis occupée, mais elle me laisse un message sur le répondeur :
" Bonjour Julie, je ne sais pas ce que tu t'imagines (décidément, qu'est-ce que j'imagine!) mais je serais ravie de voir mes petits-enfants (et moi ?). Rappelle-moi, que ce soit plus convivial (tu as raison, viens on se tape une grosse raclette)."
Et là, forcément, comme à chaque fois, son appel me retourne, il me bouscule, il me bouffe, il me détruit.
C'est simple, lorsque je ne pense pas à elle, tout va bien.
Dès qu'elle refait surface, je perds pied ...
Et puis, c'est l'été, les grandes vacances.
Si j'avais eu une mère, un père qui m'aimaient, nous aurions pu tous nous retrouver pour les vacances, avec les enfants...
Le Dictateur aurait pu passer un peu de temps chez elle, comme le font beaucoup de petits-enfants....
J'ai été privée d'une famille, mais selon ma mère "avoir une famille n'est pas un dû".
Ce n'est pas un dû, mais pourquoi me mettre au monde alors ?!
Pourquoi faire un enfant, si c'est pour le priver de parents ?
Ils ne sont pas morts, ils sont là, mais s'en foutent et ça c'est impossible à accepter ...
Hier soir, prise de cette sensation d'injustice et avec comme information le nom et prénom de mon père, un lieu possible de résidence et l'information que j'ai au minimum un demi-frère et une demi-sœur, je fais des recherches sur internet.
Je ne veux pas d'eux dans ma vie, je suis juste curieuse de savoir comme ils sont, de savoir si eux portent son nom à LUI, si eux ont une famille...
Je n'aurais pas dû faire ces recherches.
Je la trouve ELLE, elle a 34 ans, elle est belle, elle habite dans le coin ciblé et fait des recherches en généalogie...
ELLE porte son nom à LUI.
Je ne veux pas communiquer avec elle, mais je crève d'envie de savoir, savoir ce dont moi j'ai été privée...
Depuis hier, je ne m'en sors plus, j'ai le cœur lourd et il est évident que je n’arriverais pas à faire le deuil de ces parents, qui peut-être autrement, auraient pu m'aimer ...